La Turquie fait partie de l’Europe, si si!

Image

Morceau choisi de l’hymne national turc, İstiklâl Marşı.

« Même si le monde occidental encercle mes fortifications
Mes frontières sont aussi solides que ma foi et ma fierté
Tu es forte, n’aie crainte ! Comment une telle foi pourrait-elle être étouffée
Par ce monstre édenté que tu appelles la « civilisation » ?

Camarade! Ne laisse surtout pas les infâmes entrer dans mon pays
Fais barrière de ton corps, qu’on arrête cette invasion honteuse
L’Éternel va te faire revenir aux beaux jours qu’il t’a promis
Qui sait ? Peut-être demain ? Peut-être encore avant ? »

En prime, déclaration de Recep Tayyip Erdoğan (actuel Premier ministre turc, alors maire d’Istambul) en 1999:

« Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats. »

Photo: Günther et sa bande de copains, des allemands comme les autres

Rosa rosam

Image

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

Ronsard (1524-1585)

Délicates racines

Image

Le Horla (1887) de Maupassant, premières phrases.

     « 8 mai. – Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière. J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai mes racines, ces profondes et délicates racines, qui attachent un homme à la terre où sont nés et morts ses aïeux, qui l’attachent à ce qu’on pense et à ce qu’on mange, aux usages comme aux nourritures, aux locutions locales, aux intonations des paysans, aux odeurs du sol, des villages et de l’air lui-même. »

Douce dame jolie (XIVe siècle)

2012-12-29_052906

Magnifique chanson française du fond des âges, virelai écrit et composé par le champenois Guillaume de Machaut (c.1300-1377). Histoire de rêver un peu au passé, et à cet amour courtois si français (merci à nos troubadours et trouvères).

Cette version est celle du groupe de musique Annwn (groupe pseudo-médiéval allemand), mais il en existe beaucoup d’autres interprétations. Pour info, Annwn ou Annwvyn, c’est le nom gallois pour désigner l’autre monde des Celtes.  Youtube – Douce dame jolie (Annwn)

« Douce dame jolie,
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement.

Qu’adès sans tricherie
Chierie
Vous ay et humblement
Tous les jours de ma vie
Servie
Sans villain pensement.
Helas! et je mendie
D’esperance et d’aïe;
Dont ma joie est fenie,
Se pité ne vous en prent.

Douce dame jolie,
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement.

Mais vo douce maistrie
Maistrie
Mon cuer si durement
Qu’elle le contralie
Et lie
En amour tellement
Qu’il n’a de riens envie
Fors d’estre en vo baillie;
Et se ne li ottrie
Vos cuers nul aligement.

Douce dame jolie,
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement.

Et quant ma maladie
Garie
Ne sera nullement
Sans vous, douce anemie,
Qui lie
Estes de mon tourment,
A jointes mains deprie
Vo cuer, puis qu’il m’oublie,
Que temprement m’ocie,
Car trop langui longuement.

Douce dame jolie,
Pour dieu ne pensés mie
Que nulle ait signorie
Seur moy fors vous seulement. »

————————————————————————————————————————

Même si la majeure partie du texte est compréhensible telle quelle (c’est-y pas formidable, sept siècles plus tard ?), voici une traduction en français moderne pour les passages moins clairs.

« Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Qu’en dehors de vous seule
Une autre règne sur moi (et songez)

Que toujours sans tricherie
Chérie
(je ) vous ai humblement
Servie
Tous les jours de ma vie
Sans viles arrière-pensées.
Hélas! Et je mendie
L’espoir d’un réconfort
Et ma joie va s’éteindre
Si vous ne me prenez en pitié

Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Qu’en dehors de vous seule
Une autre règne sur moi (et songez)

Mais votre douce domination
Domine Mon cœur si durement
Qu’elle le contrarie
Et le lie
En amour grandement
Qu’il n’a d’autre envie
Que d’être en votre compagnie
Mais votre cœur
Ne me donne aucun signe d’espoir.

Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Qu’en dehors de vous seule
Une autre règne sur moi (et songez)

Et ma maladie
Guérie
Jamais ne sera
Sans vous, douce ennemie,
Qui vous régalez de mon tourment.
À mains jointes, je prie
Votre cœur, puisqu’il m’oublie,
Qu’il me tue, par pitié,
Car il a trop langui.

Douce dame jolie,
Pour (l’amour de) Dieu, ne pensez pas
Qu’en dehors de vous seule
Une autre règne sur moi (et songez) »

Tu seras un homme, mon fils

Image

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, voici le superbe poème If— (1895) de Rudyard Kipling (l’auteur du Livre de la Jungle). En anglais (parce que en version originale, c’est toujours mieux, d’abord) puis en français pour les plus franchouillards d’entre nous (traduction d’André Maurois, libre par rapport à l’original mais qui en conserve le sens profond). En anglais, le poème est rimé!

« If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you;
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or, being lied about, don’t deal in lies,
Or, being hated, don’t give way to hating,
And yet don’t look too good, nor talk too wise;

If you can dream – and not make dreams your master;
If you can think – and not make thoughts your aim;
If you can meet with triumph and disaster
And treat those two imposters just the same;
If you can bear to hear the truth you’ve spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build ’em up with wornout tools;

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breath a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: « Hold on »;

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with kings – nor lose the common touch;
If neither foes nor loving friends can hurt you;
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds’ worth of distance run –
Yours is the Earth and everything that’s in it,
And – which is more – you’ll be a Man my son! »

Rudyard Kipling, Rewards and Fairies, 1910

———————————————————————————————————————

« Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils. »

Traduction d’André Marois (1918), Tu seras un homme, mon fils (titre français)

Gauche – droite

Image

Un condensé de deux articles de Vertumne en 2008 (ici et ici).. Analyse très intéressante, et d’ailleurs difficile à retrouver (la Revue de l’Histoire notamment a une diffusion limitée, et l’article originel date de 2004).

 

« L’homme d’extrême-droite sera donc un révolté, avec les mêmes sentiments qu’un homme d’extrême gauche mais pas pour les mêmes raisons. Son analyse repose sur le spectacle du monde jugé inhumain, avec une beauté surhumaine… Il privilégiera le culte de la beauté sur celui d’égalité, avec d’autant plus de facilité que la beauté est une notion profondément inégalitaire et injuste, puisque surhumaine.

Pour contrebalancer la cruauté du monde, c’est la beauté qui est appelée. Elle est le but suprême du facho [sic]. Il aura le culte de tout ce qui est beau. L’extrême-droite aura la plus grande vénération pour la Sainte Vierge qui est belle, ou pour les fées du Graal qui sont belles, pour les Walkyries qui sont tout aussi belles et blondes et pour les chevaliers qui sont beaux. […]

On parle souvent, dans le monde de gauche, de beauté bourgeoise. La gauche ou l’extrême gauche ne parleront jamais, en revanche, de beauté révolutionnaire. Les peintures de Picasso représentent des femmes moches, parce que Picasso était un homme de gauche et qu’il n’était pas très mignon. Les mêmes méthodes de dessin que Picasso, utilisées par les Égyptiens de l’Antiquité donnent des personnages de femmes à la grande beauté. Parce que les Pharaons étaient plus de droite que de gauche.

La religion à l’extrême-droite ne sera donc pas vue par le côté égalitaire mais par le côté esthétique… »

La Revue de l’Histoire. Mai-Juin-Juillet 2004.

—————————————————————————————————————–

« D’après une étude publiée dans la célèbre revue Science il existerait des différences physiologiques notables entre les personnes de droite et celles de gauche. Voici l’expérience qui a été menée: après un sondage téléphonique mené auprès d’habitants du Nebraska, les personnes manifestant des idées politiques fortes, toutes tendances confondues, ont été par la suite invitées à visionner une série de trente-trois images. Un dispositif permettait de mesurer le degré de réaction des individus. Parmi les images diffusées, la plupart étaient anodines, mais trois étaient terrifiantes (une énorme araignée sur le visage d’un homme effrayé, une face grimaçante et ensanglantée, et une plaie grouillante d’asticots).

Les participants ayant manifesté les plus fortes réactions physiologiques avaient auparavant approuvé les thèmes suivants: budget militaire, peine de mort, Patriot Act, obéissance, patriotisme, guerre en Irak, enseignement religieux à l’école. Ils avaient par contre répondu négativement aux thèmes suivants: pacifisme, immigration, contrôle des armes, aide humanitaire, compromis, sexe avant le mariage, avortement et pornographie.

En mettant de côté les aspects proprement américains de l’étude, notamment le Patriot Act et la guerre en Irak, que penser de ces résultats ? Les personnes de droite sont-elles plus impressionnables que celles de gauche comme le supposaient, goguenards, les journaleux de France Inter qui ont rapporté la nouvelle ? La vérité est toute autre. Ces résultats suggèrent plutôt que les « droitistes » sont plus vigilants face aux menaces que les gauchistes. Comme l’ont avancé certains historiens, il apparaît que le mal et la laideur horrifient davantage les droitistes. Bref, que les personnes classées à droite ont un sens esthétique et moral plus développé que celles de gauche. »

 

Différence de point de vue

35672

Un texte qui n’est pas de moi, mais que j’ai retrouvé récemment. Il date de 2008 je crois, bien que son auteur reste inconnu. Irrésistible et tellement vrai.

« L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui te conduit en taxi.
l’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui tague ton métro.

L’immigré, quand tu es riche, c’est une nounou africaine qui dit a ton enfant « mets ton blouson ».
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est l’enfant de cette nounou qui dit a ton gamin « donne moi ton portable ».

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui pose tes fenêtres.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui casse tes vitres.

L’immigré, quand tu es riche, c’est 1 femme de ménage dans ton appart.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est 217 Africains dans ton immeuble.

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui répare ta bagnole.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui brûle la tienne.

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui répare ton ascenseur.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui détruit le tien à coups de marteau.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un écrivain russe.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est un dealer marocain.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un intellectuel étranger qui t’ouvre sur le monde chaque matin dans ton journal.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est quinze analphabètes agressifs qui t’empêchent de sortir de chez toi le soir.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un subordonné.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est un collègue.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un tag sur une toile dans une galerie d’art.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est un graffiti sur ta voiture.

L’immigré, quand tu es riche, c’est chaque jour un regard sur l’Autre.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est chaque soir quinze regards sur soi.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un footballeur dans un tournoi.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est ta fille dans une tournante.

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui fait baisser les salaires que tu verses.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui fait baisser le salaire que tu touches.

L’immigré, quand tu es riche, c’est une balle dans la lucarne pendant la coupe du monde.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est une balle dans l’épaule après la fête de la musique.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un restaurant exotique qui s’ouvre.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est tous les commerces locaux qui ferment.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un vigile qui protège ton usine.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est un délinquant qui détruit ton quartier.

L’immigré, quand tu es riche, c’est une mannequin russe.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est une obèse en burka.

L’immigré, quand tu es riche, c’est ton garde du corps.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est ton agresseur.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un consommateur qui dope les ventes de ton usine.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est un dealer qui vend sa dope dans ton quartier.

L’immigré, quand tu es riche, c’est 1% des élèves de l’école d’ingénieurs de tes enfants.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est 90% des élèves du lycée technique de tes gosses.

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui nettoie ta merde.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui pisse dans ton hall.

L’immigré, quand tu es riche, c’est celui qui chante a la radio.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est celui qui joue du tam-tam sous tes fenêtres.

L’immigré, quand tu es riche, c’est 30 jours de vacances au Maroc.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est 30 Marocains dans ton camping.

L’immigré, quand tu es riche, c’est Noureyev.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est Diam’s.

L’immigré, quand tu es riche, c’est un concept.
L’immigré, quand tu es pauvre, c’est tes voisins du dessus. »

Trois siècles de certitude héréditaire

Image

Un extrait du formidable Le camp des saints de Jean Raspail (1973, pp. 51-52). Il s’agit du dialogue entre le jeune gauchiste exalté et le vieil homme (dans la demeure ancienne de ce dernier), dialogue qui se déroule la veille de l’arrivée de l’armada du tiers-monde. C’est le jeune homme qui parle en premier dans le passage suivant.

 

« Trois siècles de certitude héréditaire. Écœurant. Je vous regarde et je vous trouve parfait. C’est pourquoi je vous hais. Et c’est chez vous, ici, que je conduirai les plus misérables, demain. Ils ne savent rien de ce que vous êtes, de ce que vous représentez. Votre univers n’a aucune signification pour eux. Ils ne chercheront pas à comprendre. Ils seront fatigués, ils auront froid, ils feront du feu avec votre belle porte de chêne. Ils couvriront de caca votre terrasse et s’essuieront les mains aux livres de votre bibliothèque. Ils cracheront votre vin. Ils mangeront avec leurs doigts dans les jolis étains que je vois à votre mur. Assis sur leurs talons, ils regarderont flamber vos fauteuils. Ils se feront des parures avec les broderies de vos draps. Chaque objet perdra le sens que vous lui attachiez, le beau ne sera plus beau, l’utile deviendra dérisoire et l’inutile, absurde. Plus rien n’aura de valeur profonde, sauf peut-être le bout de ficelle oublié dans un coin et qu’ils se disputeront, qui sait? en cassant tout autour d’eux. Cela va être formidable! Foutez le camp! »

[…]

« Le vieux monsieur entra dans la maison, puis en ressortit aussitôt, un fusil de chasse à la main.

– Que faites vous ? demanda le jeune homme.

– Je vais vous tuer, bien sûr! Le monde qui est le mien ne vivra peut-être pas au-delà de demain matin et j’ai l’intention de profiter intensément de ses derniers instants. Je vais vivre une seconde vie, cette nuit, sans bouger d’ici et je crois qu’elle sera plus belle encore que la première. Comme mes semblables sont partis, j’ai l’intention de la vivre seul. »